Contre la privatisation du secteur hydroelectrique

Depuis la prise de pouvoir d’E. Macron, le gouvernement multiplie les attaques contre les acquits sociaux et les services publics. Après avoir fragilisé le Code du Travail, supprimé l’ISF, les projets socialement rétrogrades s’accumulent : la réforme des retraites, du chômage, de l’orientation universitaire, de la SNCF etc. La stratégie du cumule adoptée ici s’emploie à assommer les résistances et passer sous silence certaines entreprises comme notamment celle de la privatisation du secteur hydroélectrique.

Moins visible, cette question a pourtant mobilisé plus de 70% des hydrauliciens de France, le 13 Mars dernier, qui se sont exprimés contre l’ouverture de l’énergie hydraulique à la concurrence. Le projet engagé ressemble à beaucoup d’autres ; les secteurs socialisés de l’économie française doivent tomber dans les mains du marché et répondre à ses lois.

Alors que les barrages sont des constructions publiques, bâtît et entretenus par l’argent des contribuables, et qu’ils permettent à l’Etat de maitriser de l’offre énergétique pour la rendre accessible à tous, leur abandon au secteur marchand est un contre sens total.

En effet, la France est le deuxième pays européen producteur d’énergie hydraulique grâce à 2300 installations réparties sur le territoire. Deuxième source d’énergie après le nucléaire, l’hydroélectricité représente 12,5% de notre production nationale et représente plus de la moitié de l’ensemble des sources d’énergies renouvelables françaises (68%). Générant plus de 20.000 emplois, les recettes estimées par le syndicat « France Hydro Électricité » pour l’Etat et les collectivités locales sont actuellement de l’ordre d’un milliard d’euro et devrait atteindre les deux milliards d’euros dans les années 2030.

En abandonnant l’énergie hydraulique au secteur marchand, l’Etat se prive d’un outil central pour mener à bien des politiques sociales et écologiques permettant une planification et une maîtrise d’une transition écologique réussi et socialement soutenable.

Dans la même logique que celle qui a présidé à la privatisation des autoroutes ou celle qui se dessine pour le ferroviaire, l’Etat français brade les infrastructures rentables pour les finances publiques permettant l’existence de situations de quasi-monopole qui génèrent des surprofits pour les exploitants privés.

Mais plus important, renoncer au service public, c’est renoncer à une idée du vivre ensemble ainsi qu’aux valeurs fondamentales de la République. Car sous couvert de mise en concurrence et d’une baisse des prix, la privatisation nous prive des principes de continuité du service public et de son égal accès pour tous.

La détention par l’Etat du monopole d’une activité jugée comme étant de « bien commun », assure aux citoyens un accès indépendamment de leur localisation sur le territoire national ou de leur revenu.

Loin de pouvoir assurer une même qualité de prestation matérielle, civique et éthique, le recours aux entreprises pour assurer la richesse de notre vie collective transforme les citoyens en consommateurs individuels.

Par ce vœu, les élus communistes front de gauche de la Chapelle-sur-Erdre, invitent l’ensemble des élus et habitants chapelains à se mobiliser contre les différents projets de privatisation et à s’inscrire dans la promotion de services publics progressistes répondant à l’intérêt général.